Emilie du Châtelet, femme de sciences des Lumières

31 / 03 / 2011 | EL KAAOUACHI Hayat
Programmes 4è

Deuxième volet du tableau de l’Europe au XVIIIè, cette leçon permet d’aborder et de définir les Lumières à travers un parcours atypique. Etudier l’oeuvre et la postérité d’une femme de sciences de ce siècle offre l’occasion d’en comprendre les avancées mais aussi les limites. La "remise en cause des fondements ..." mentionnée dans les programmes est en partie abordée ici, pour être approfondie dans le cadre du thème 4, avec lequel ce thème 2 s’articule fort bien.

Cette leçon est le deuxième volet du tableau de l’Europe au XVIIIè siècle. Elle doit se faire en deux à trois heures. On distinguera trois objectifs majeurs :

1) définir les Lumières comme période d’effervescence intellectuelle, artistique et culturelle, qui à travers l’Europe pose la figure de l’individu avant celle du groupe, favorise l’émergence d’idées politiques contestant l’ordre établi, prône la liberté de conscience et la tolérance.

2) en souligner le dynamisme scientifique. Dans la lignée des savants grecs étudiés en classe de sixième ou des parcours de Copernic ou Galilée vus en classe de cinquième, l’insistance sur une figure des Lumières est l’occasion de poursuivre l’intérêt pour l’histoire des sciences. L’étude de Madame du Châtelet nous ouvre aux discours épistémologiques de son temps et nous renseigne sur une des modernités des Lumières.

3) étudier le cas d’une femme célèbre de son temps. Le travail biographique offre alors l’occasion d’évoquer la question de la place des femmes en histoire, place dans une période donnée, mais place aussi dans un récit écrit a posteriori. On pourra ainsi tenter un relevé des raisons qui ont assuré à Emilie du Châtelet sa postérité et s’interroger sur les limites de son siècle à l’égard des femmes.

L’enjeu essentiel sera bien de poser avec les élèves en quoi le parcours de Madame du Châtelet, née en 1706, témoigne à la fois des progrès et des lenteurs du siècle des Lumières.

Au-delà de l’occasion qu’elle offre de comprendre les Lumières comme une nouvelle « République des lettres », qui fut un ferment de la contestation du pouvoir politique (ce que l’on approfondit dans le dernier thème de ce chapitre), on appréciera que cette leçon soit l’occasion de donner à une femme le rôle principal et, bien plus que de faire de l’histoire des femmes, de poser la notion de genre en histoire (le sexe comme marqueur biologique et le genre comme organisation sociale de cette différence).