Etude de cas sur Cotonou

21 / 09 / 2005 | Champigny Danielle

Etude de cas présentée sous la forme d’un Powerpoint. Elle permet d’étudier le fonctionnement d’un système urbain dans une perspective diachronique et de faire travailler les élèves à la réalisation d’un croquis à partir de photographies de COTONOU, de cartes topographiques et d’un texte.
Cette étude de cas peut aussi être présentée sous une forme magistrale dialoguée à l’aide d’un vidéoprojecteur.

Comment aborder le thème "dynamiques urbaines et environnement urbain" en déclinant, dans une étude de cas, les trois entrées privilégiées par le programme : l’explosion urbaine, les espaces de la ville, l’environnement urbain ?

Rappel du programme

Des études de cas contextualisées

Ce programme se traite donc en six thèmes. Chaque thème s’articule autour d’une ou deux études de cas qui mettent en place les problématiques nécessaires à l’appropriation des savoirs et constituent l’apprentissage du raisonnement géographique. Leur choix est donc fondamental : elles doivent être représentatives et sont l’occasion de définir des enjeux, des problèmes à résoudre en analysant des situations géographiques diversifiées. Il est nécessaire que chaque étude de cas soit contextualisée par une mise en perspective à plus petite échelle, s’appuyant prioritairement sur des cartes.

Dynamiques urbaines et environnement urbain

La croissance urbaine constitue un phénomène majeur à l’échelle de la planète. Dans les pays en développement, l’urbanisation des populations s’effectue aujourd’hui encore à un rythme très soutenu : de plus en plus de mégapoles s’y localisent.
L’étude des villes à l’échelle intra-urbaine lie l’analyse des paysages et des fonctions, en particulier les fonctions de commandement responsables du phénomène de métropolisation et le phénomène technopolitain qui renforce la centralité des villes en y concentrant les activités de recherche et de haute technologie. Les fonctions urbaines et la centralité que les villes impliquent ne sont pas étudiées de manière exhaustive, ni pour elles-mêmes.
La concentration croissante des populations dans les villes fait de l’environnement urbain un enjeu de plus en plus sensible. La ville est donc envisagée dans son environnement (paysage d’entrée de ville, type d’habitats, friches urbaines, espaces verts...) et en termes environnementaux : les sociétés utilisent des ressources inégalement accessibles et coûteuses comme l’eau ; elles doivent prendre en compte les risques naturels (inondations, instabilité des substrats...), gérer les risques technologiques et réfléchir aux types de transports urbains.
Cette approche met en évidence les inégalités entre les villes des pays riches et celles des pays pauvres.

La démarche

Les élèves ont déjà abordé au collège (plus particulièrement en sixième et en troisième) ces questions de dynamiques urbaines.Il s’agit donc de fonder l’étude sur ce qu’ils savent déjà, de travailler sur leurs représentations pour les faire évoluer et de leur proposer une finesse d’analyse à laquelle il ne sont pas encore parvenus.

Etape 1 :

A partir de planisphères et des connaissances des élèves, rappeler la croissance urbaine et ses inégalités entre le Nord et le Sud. Très rapidement émerge, de la part des élèves, l’idée qu’entre villes du Nord et villes du Sud TOUT est différent. L’hypothèse spontanément formulée est alors : "Partout dans le monde, la population se concentre dans les villes. Mais les paysages urbains, les fonctions urbaines et le fonctionnement des systèmes urbains diffèrent radicalement selon le degré de développement."

Etape 2 :

Deux études de cas, l’une concernant une ville du Nord, l’autre une ville du Sud vont permettre de valider ou d’invalider cette hypothèse.
Seule l’une de ces études de cas, celle concernant COTONOU, est présentée ici. L’autre peut être construite sur le même modèle.Elle peut par exemple porter sur la ville où se situe le lycée. Plusieurs solutions de mise en oeuvre sont alors possibles.

a) En module, tous les élèves travaillent en salle informatique sur la même étude de cas. L’autre est présentée ensuite par le professeur, classe entière, à l’aide d’un vidéprojecteur.

b)En module la classe est divisée en deux groupes, chacun travaillant en salle informatique sur l’une des études de cas. Cette solution peut déboucher sur un exposé oral, chaque groupe présentant et exliquant à l’autre ses conclusions en utilisant le vidéoprojecteur.

Etape 3 :

De la confrontation des ces deux études de cas ressortent, au delà des différences évidemment observables, des régularités dans les structures urbaines (centre, périphéries, âge des constructions etc.), les fonctions ( centre des affaires, quartiers dévolus à l’habitat etc.) et le fonctionnement des systèmes urbains (échanges internes et externes etc.). Les représentations un peu simplificatrices des élèves sont donc affinées. L’hypothèse de départ est nuancée.
Pour cette étape de mise en commun (et en contexte) le professeur peut reprendre au vidéoprojecteur telle ou telle partie des études de cas.

Les compétences travaillées

 Entrer par les paysages permet de mettre en valeur une compétence largement travaillée en collège, dès la classe de sixième : l’analyse de paysage. Les élèves doivent pouvoir analyser les paysages assez librement sans être pris dans un questionnement trop fermé.

 En revanche, la carte topographique et le plan de ville sont peu utilisés au collège, c’est l’occasion d’en apprendre la lecture.

 Il ne s’agit pas dans ce travail de faire construire le croquis mais d’en faire établir la légende.

 La partie du croquis illustrant les dynamiques et le fonctionnement du système étant la plus complexe, elle peut nécessiter l’intervention du professeur. Le vidéoprojecteur est alors un outil précieux .

Quelques précisions sur le fond

 Les photographies (source : MDI. Trans géo L’Afrique sous la direction de Louis MARROU.)présentent des échelles d’observation différentes afin de parvenir à "l’échelle intra-urbaine".

 La première photographie permet de décrire le cadre, la trame urbaine, le centre des affaires,le port de pêche traditionnel etc.

 La seconde montre le marché DANTOKPA, d’intérêt local et régional car il draîne le commerce béninois et celui des pays voisins. Elle illustre aussi la densité de la population et de la circulation. Vêtus de jaune les moto-taxis.

 La troisième vise à montrer l’influence européenne mais aussi à nuancer l’idée de pauvreté et de misère généralisée qui "colle à l’Afrique".

 La quatrième illustre l’agriculture intra-urbaine si fréquente en Afrique ainsi que le développement "anarchique" des quartiers périphériques (voirie et habitat).

 La cinquième présente les activités informelles, les échanges internes et le fonctionnement "autocentré" des bidonvilles. Elle peut aussi permettre de parler de la jeunesse de la population et du sous-emploi.

 Les cartes illustrent l’explosion urbaine. La nappe urbaine recouvre tout, zones cultivées (cocoteraies) et marécages. On voit aussi sur la carte de 1995 la progressive désorganisation des réseaux à la périphérie.

 Le texte permet d’aborder les questions d’environnement et de gestion de la ville.

 Le croquis dont les élèves doivent trouver la légende traduit l’explosion urbaine, l’évolution des aménagements, le fonctionnement du système, la dissymétrie des échanges... Le fonctionnement "autocentré" des périphéries est une des différences majeures avec les villes du Nord.

Post Scriptum :

Aborder le thème "dynamiques urbaines et environnement urbain"