Les échanges de marchandises

01 / 02 / 2012 | MAZIN clarisse | ANANIAN Jérôme | Forum Greid
Les étapes du transport d’un produit de consommation

L’étude de cas est une démarche nouvelle au collège, introduite dès la sixième avec l’entrée en vigueur des nouveaux programmes. Moins ambitieuse qu’au lycée, elle permet néanmoins une situation d’apprentissage où l’élève part de l’étude d’un objet concret pour parvenir à un niveau de généralisation et de conceptualisation - la mise en perspective - difficile à atteindre autrement. L’étude de cas n’est donc pas une illustration des dires du professeur, et elle ne se suffit pas à elle-même.

Objectifs

Étude de cas sur le transport de la banane, de la Martinique à l’Essonne : identifier et mettre en relation les différentes étapes du trajet, les acteurs (acteurs économiques), les moyens de transports, les espaces de production et de consommation.

La mise en perspective permet de montrer que la révolution du transport maritime (conteneurisation) est un facteur essentiel du développement des échanges mondiaux. Dans ces échanges, la route de la banane martiniquaise n’est pas une route majeure. Elle connecte un centre et une périphérie.

On sort ensuite de l’étude de cas pour montrer comment s’organisent les échanges maritimes de marchandises à l’échelle mondiale. On construit un croquis et on souligne l’importance des grands points de passage stratégiques.

Situation pédagogique

Niveau : 4ème

Place dans le programme : Dans la première partie du programme de géographie « des échanges à la dimension du monde », la séquence se place après l’étude des espaces majeurs de production et d’échanges.

Durée : 4 heures (évaluation comprise)

Modalités d’organisation : Le choix est laissé au professeur d’une étude de cas sur les différentes étapes du transport d’un produit de consommation ou sur les activités et le réseau d’une grande compagnie de transport maritime. Nous avons opté ici pour la première proposition.

La première séance est présentée sous la forme d’un travail autonome en salle informatique, basée sur l’étude d’un article du journal Le Monde (O6.12.08). Les deux autres nécessitent un équipement en vidéoprojecteur et l’utilisation du logiciel Google Earth (connexion internet). Mais l’on peut aussi bien adapter ces séances au format papier.

Déroulement

Séance 1 : Étude de cas : l’itinéraire d’une banane, de la Martinique à l’Essonne.

 Faire trouver l’objet d’étude

Document amorce : un montage de plusieurs documents montrant des bananes, des régimes de banane, plantation, des étiquettes, bananes étiquetées, des enseignes de magasin...

Quel produit est représenté ?
Banane (produit alimentaire agro-alimentaire, produit tropical)

Mettre les images dans un ordre : classer, donner du sens à l’information. Proposer une idée directrice ou problématique :

Élève :
De la plantation au centre commercial : quel est l’itinéraire d’une banane ?

Pour Étude de cas :
Dans quelle mesure l’itinéraire d’une banane, de la plantation (zone de production) au centre commercial (zone de consommation) montre-t-il l’importance des transports dans les échanges mondiaux aujourd’hui ?

 Mise en place de l’activité

Sur leur poste ordinateur, les élèves lisent l’article du journal Le Monde tel qu’il est adapté sur Google earth dans le fichier itinéraire_banane.kmz. À chaque étape, une étiquette permet aux élèves de retenir de manière synthétique, dans un schéma fléché, des informations sur les acteurs, leur localisation, leurs activités, les modes de transport. Pour désigner les types d’activités à chaque étape, ils peuvent utiliser la colonne à droite du schéma.

Les élèves s’en servent ensuite pour rédiger une réponse à la question initiale et utilisent ainsi un vocabulaire géographique spécifique. C’est le bilan de l’étude de cas.

Séance 2 : Quel rôle joue le transport maritime dans le commerce mondial ?

La séance consiste à placer l’étude de cas sur l’itinéraire de la banane martiniquaise dans la perspective des échanges mondiaux. L’étude de la rationalisation du transport maritime permet de montrer à quel point elle favorise le développement des échanges. Puis l’analyse de la carte des échanges mondiaux permet de montrer que toutes les régions du monde n’y participent pas dans la même mesure.

 Premier temps de travail collectif : à l’aide des explications données par l’enseignant, les élèves répondent à des questions leur permettant de décrire et d’expliquer le lien entre « le développement des échanges et la rationalisation du transport maritime » (le transport par conteneur). Les réponses sont notées au tableau.

1) La conteneurisation

De la description de la photographie du cargo porte-conteneurs Fort Sainte-Marie à quai au port de Dunkerque (vue dans l’étude de cas) on retient les avantages du transport par conteneur dans le commerce mondial de marchandises, et on dit un mot sur ses inconvénients.

2) Les échanges mondiaux de marchandises

Sur la carte des échanges mondiaux de marchandises on repère les principaux pôles et flux des échanges mondiaux de marchandises, ainsi que les périphéries qui participent peu aux à ces échanges. La mise en relation avec la route du Fort Sainte-Marie, entre les Antilles et l’Europe, montre d’ailleurs que cette route maritime n’est pas la plus fréquentée.

 Second temps de travail individuel : les élèves sont mis en situation pour construire et rédiger leur trace écrite

3) Bilan de la mise en perspective : Vous êtes un marin du Fort Sainte-Marie !

Les élèves, en autonomie, utilisent les informations collectées pour construire un récit. La mise en situation, souvent appréciée par les élèves, permet de réinvestir les connaissances à retenir. Ils doivent décrire et expliquer le rôle joué par le transport maritime par conteneur, puis expliquer que la route maritime qu’ils empruntent n’est pas la plus fréquentée par les porte-conteneurs qui transitent surtout entre les trois pôles du commerce mondial.

Séance 3 : Comment s’organisent les échanges maritimes de marchandises ?

 L’objectif est de construire le croquis des échanges mondiaux de marchandises. La sélection des informations à retenir est conduite, expliquée et complétée par le professeur. Les élèves seront ensuite placés en autonomie pour trouver les définitions de « pôle » et de « périphérie », pour « inventer » les figurés cartographiques et pour réaliser le croquis.

Certaines des informations importantes ont été abordées à la séance précédente (notamment les pôles, les périphéries) il suffira ici de les rappeler.

Reste à indiquer la nature des flux de marchandises à l’échelle mondiale, à les localiser et à les quantifier. Les explications du professeur peuvent s’appuyer par exemple sur une carte des échanges pétroliers mondiaux. Le professeur utilise ensuite le fichier transport maritime_ports de conteneurs sur Google earth, au vidéoprojecteur : l’itinéraire de trois des plus gros cargos porte-conteneurs de la CMA-CGM (vue dans l’étude de cas) traversent les océans en passant par les principaux points de passages stratégiques (canaux et détroits) et par les plus grands ports de conteneurs. On trace ainsi la grande route maritime du commerce mondial de marchandises qui connecte principalement les trois grands pôles des échanges mondiaux.

 Les élèves, autonomes, se servent des informations collectées pour définir centre et périphérie.

 Ils choisissent des figurés cartographiques pour représenter sur le croquis les informations collectées. Ils se servent du tableau pour organiser la légende et trouver un titre. Ils réalisent ensuite le croquis.

 Prolongement possible : L’activité peut être prolongée à la maison par un travail écrit : rédiger quelques lignes organisées montrant comment s’organisent les échanges de marchandises à l’échelle mondiale.

Évaluation

Deux évaluations sont proposées.

 Décrire le trajet d’un produit de consommation.
 Décrire le trajet d’un porte-conteneur.

La première privilégie la restitution des connaissances. La seconde privilégie la transposition. Dans les deux cas, les élèves réinvestissent les connaissances sur les acteurs, les pôles et les flux du commerce mondial de marchandises et expliquent son fonctionnement en réseau.

Auteurs

Clarisse Mazin

Sevan Ananian