Les traites négrières

20 / 09 / 2011 | HANUS Alexis | LITREM christine

Les traites négrières et l’esclavage

Objectifs

En terme de connaissances, les élèves doivent comprendre que la traite, tout en étant un phénomène ancien en Afrique, connait un grand développement au XVIIIe siècle dans le cadre du commerce triangulaire (notion construite).
En terme de capacités, ils sont en mesure de raconter le trajet d’un groupe d’esclaves, depuis la capture jusqu’au travail forcé en Amérique.

Niveau concerné

4ème.

Intégration au programme

Cette séquence correspond au 3ème thème (les traites négrières et l’esclavage) de la partie I du programme d’histoire.

Temps envisagé

3 heures en tout : 2 pour le cours proprement dit et 1 heure pour l’évaluation proposée (en une demi-heure) et le travail en histoire des arts sur "le souvenir de l’esclavage dans la musique noire américaine".

Déroulement

Cette séquence propose de remonter un trajet de la traite atlantique, depuis le travail forcé dans une plantation américaine jusqu’à la capture en Afrique, en passant par la vente, la traversée de l’Atlantique, le troc en Afrique. Ainsi, il s’agit d’abord d’envisager la question de la demande (en esclaves) avant de s’intéresser à l’offre. Différents types de documents (y compris musicaux) ont été choisis de sorte à construire la compétence 5 : « Lire et employer différents langages : textes-graphiques-cartes-images-musique ».

La séquence s’ouvre sur un document d’accroche relevant de la « mémoire » de l’esclavage. Pendant que les élèves découvrent la thématique de cette séquence, c’est l’occasion pour le professeur de faire un rapide rappel de ce qui avait été vu en 5ème concernant les traites.

La 1ère séance est consacrée à la vie d’esclave aux Amériques. Le primat est mis sur le vécu des esclaves, leur travail forcé, même si cela permet de comprendre l’économie de plantation. La planche de l’Encyclopédie, ouvrage que les élèves ont découvert dans le thème précédent, plante le cadre montrant une « plantation idéale » de canne à sucre. Un texte réglementaire et un negro spiritual conduisent, malgré leur différence de nature, à comprendre les conditions réelles du travail forcé. Le document 4 et le B permet d’envisager un autre aspect de la vie d’esclave en Amérique : la vente aux enchères. On trouve dans ce document d’autres indications sur les travaux pouvant être confiés aux esclaves, ce qui peut également servir pour la synthèse finale à rédiger par l’élève et répondant à la problématique. Il s’agit alors d’un entraînement en vue du récit demandé en évaluation où l’élève construit la compétence 1 (« rédiger un texte bref, cohérent et ponctué, en réponse à une question ou à partir de consignes données »).

La deuxième séance est consacrée aux conditions de l’arrivée aux Amériques, en poursuivant la remontée du trajet suivi par les esclaves. Le A. sur le « passage du milieu » conduit les élèves à imaginer et à raconter dans la question 3 de leur fiche les conditions de la traversée de l’Atlantique, en confrontant une carte, un plan et une photographie de fers et en s’aidant du récit du professeur s’appuyant sur les documents d’illustration fournis. Dans le B. sur le troc des captifs, les élèves poursuivent la remontée du trajet des esclaves en comprenant qu’il s’inscrit dans un commerce triangulaire (notion construite) responsable de la déportation de 11 millions d’Africains. Le C. sur la capture termine le trajet en confirmant ce qui a été vu juste avant : la participation active des Africains à la traite. Pour le comprendre, les élèves sont invités à confronter le texte d’un historien avec le témoignage d’un esclave, ce qui permet de construire la compétence 1 (« repérer les informations dans un texte à partir des éléments explicites et des éléments implicites nécessaires »). La séance se termine par un travail en autonomie demandant aux élèves de rédiger un récit répondant à la problématique du cours. Si le temps le permet, le professeur peut faire noter la synthèse proposée ici, qui fait alors office de correction.

Pour l’évaluation (d’une durée de 30 minutes environ), les élèves devront bâtir un récit chronologique de la trajectoire d’un esclave depuis la capture jusqu’au travail en Amérique en s’appuyant aussi sur un document fourni.

Une proposition pour l’histoire des arts : le souvenir de l’esclavage dans la musique noire américaine

Cette proposition pourrait trouver place dans la seconde demi-heure de la séance dévolue à l’évaluation. Elle peut contribuer à construire les rubriques suivantes de la compétence 5 :
 Avoir des connaissances et des repères relevant de la culture artistique : (…) œuvres musicales.
 Établir des liens entre les œuvres (littéraires, artistiques) pour mieux les comprendre.
 Être sensible aux enjeux esthétiques et humains d’une œuvre artistique.

Il s’agit de réfléchir au souvenir de l’esclavage dans la musique noire-américaine. Dans la première séance, les élèves ont découvert un negro-spiritual. Par le biais de la chanson Go down Moses, ils sont conduits à réfléchir sur la reprise de ce negro-spiritual par un interprète de jazz, Louis Amstrong.

La confrontation avec l’extrait de l’Exode, réactivant le programme de 6ème, permet de dégager un topos de la musique noire-américaine : la comparaison du sort des Noirs Américains avec celui des Hébreux de l’Ancien Testament.

Auteurs de l’article

Alexis Hanus et Christine Litrem.

Bibliographie :

  • O.Pétré-Grenouilleau, Les traites négrières, essai d’Histoire Globale, Paris, Gallimard, 2004.
  • O.Pétré-Grenouilleau, La traite des Noirs, Paris, PUF, Que sais-je, 1997.
  • O. Pétré-Grenouilleau, Les traites négrières, La documentation photographique n°8032, Paris, 2003.
  • S. Marzgalli (dir.), Comprendre la Traite négrière Atlantique, CRDP Aquitaine, Bordeaux, 2009.
  • M.Dorigny, B. Gainot, Atlas des esclavages, Paris, Autrement, 2006.
  • F. Renault, S. Daget, Les traites négrières en Afrique, Paris, Karthala, 1985.
  • M. Yourcenar, Fleuve profond, sombre rivière, Paris, Gallimard, 1966.
  • P. Bourdin, JL. Chappey (dir), Révoltes et révolutions en Europe et aux Amériques (1773-1802), Paris, Sedes, 2004.
  • L’Histoire n°353,mai 2010.

Liens Internet :

 « La route de l’esclave », dans portail. Unesco. Org.
 http://www.liverpoolmuseums.org.uk. (le site du musée de l’esclavage de Liverpool).

Musique :

  • Ella Jenkins, African American Folk Songs & Rhythms, cd, 1998.
  • Louis Amstrong, Louis and the Good Book, Decca records, 1958.