Les travaux des champs dans le calendrier martyrologe de Saint-Germain

02 / 09 / 2010
Un manuscrit produit par des moines pour l’usage des moines

Objectifs :

Il s’agit d’étudier la représentation des travaux agricoles dans des œuvres d’art du Moyen Age et de s’interroger sur la valeur de ces sources pour l’historien. Cette séance est donc une initiation à une lecture critique des images.

Niveau : 5e

Place dans le programme :

Dans le cadre de l’histoire des arts, cette séance s’inscrit dans la thématique :
« Arts, ruptures, continuités ».
Dans la progression annuelle, cette séance se situe dans la partie consacrée à l’Occident féodal soit dans le 1er thème (Paysans et seigneurs) soit dans le 3ème thème (la place de l’Eglise).

Temps passé : 1 heure

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Déroulement de la séance

Travail préparatoire : Décrire le travail paysan à partir d’images tirées d’œuvre d’art.

En classe :
Le professeur pose une première question :
Pourquoi ce document est-il important pour l’historien ?
Les élèves formulent des hypothèses qui seront validées à la fin de la séance.

Le diaporama (diapo. 3 à 6) met en évidence les stéréotypes de ces représentations, ce qui permet d’introduire la problématique : Comment expliquer que pendant plus de six siècles les travaux des paysans ont été représentés de la même façon ?

1er temps : (diapo. 8 à 14)

Pour répondre à cette question, les élèves sont invités à changer de regard sur l’objet. Les images sont replacées dans le manuscrit qui est étudié comme une œuvre d’art. Les élèves renseignent un tableau (construit à partir du BO du 28 août 2008 concernant l’histoire des arts) qu’ils connaissent déjà car il sert de base pour toutes les œuvres d’art étudiées. Ce tableau peut être rempli au fur et à mesure de la leçon ou comme test d’attention.

2ème temps : (diapo 16 à 20)

En s’appuyant sur les documents du diaporama, le professeur montre que les scènes agricoles sont des repères temporels dans le manuscrit. Associées aux signes du zodiaque, elles sont une évocation standardisée des mois de l’année (diapo 17). En effet, pour reprendre les mots de Jacques Le Goff : « Le temps médiéval est d’abord un temps agricole. Dans ce monde où la terre est l’essentiel, ou la quasi-totalité de la société en vit […] la première référence chronologique est une référence rurale ».
Le professeur montre alors que ces représentations stéréotypées s’expliquent par le fait que les images circulent à l’intérieur d’un monde de clercs qui se copient les uns les autres et ne vont pas observer sur place les travaux des champs pour faire leur dessin. Il évoque alors les écarts avec le réel : la nature est toujours généreuse, le travail est présenté comme une partie de plaisir, les femmes ne sont pas représentées… Ces écarts s’expliquent à la fois par l’influence des modèles des autres calendriers mais aussi par une vision du monde propre aux clercs.

Les dernières diapositives permettent de montrer que ces calendriers agricoles observés dans de très nombreux manuscrits (on en a recensé 113 rien pour la France entre le XIIe et le XIIIe siècle) se retrouvent dans les églises : sur les vitraux et dans la pierre .

Conclusion :
Pour terminer, les élèves doivent répondre à la problématique de départ :
Comment expliquer que pendant plus de 6 siècles les travaux des paysans ont été représentés de la même façon ?
Les élèves formulent des hypothèses qui sont ensuite validées par le professeur
Pourquoi ce document est-il important pour l’historien ?
Les élèves doivent alors enrichir et nuancer la réponse donnée en introduction.

Auteur :


Bénédicte Girault