Peut on enseigner des problèmes géopolitiques sensibles ?

26 / 11 / 2003

Intervenant

Café géographique : Pascal CLERC géographe, IUFM Aix en Provence

Contenus et débats

Pascal Clerc introduit les débats autour du statut de la géographie à l’école en s’appuyant sur de récents articles de presse au contenu contradictoire ; tous les sujets ont-ils leur place a l’école ?

Un bref retour sur l’histoire de la géopolitique permet de comprendre la prégnance du niveau étatique, renouvelé par l’analyse des collaborateurs de la revue Hérodote
Il existe un monde d’acteurs étrangers au monde de l’école avec ses conflits, c’est ce que Legardez nomme : questions socialement vives .

Pourtant les élèves ont des connaissances mais la tradition scolaire de refus du politique reste tenace
Le débat s’ouvre sur l’attitude à adopter devant des évènements comme ceux du 11 septembre. Pour certains, comment ne pas répondre aux questions des élèves, pour d’autres, il faut se méfier de soi, de ses présupposés politiques.
Pascal Clerc rappelle qu’au XIXème siècle la Géographie a été au niveau de la chronologie, donc un donné sans valeur, l’Histoire portant les valeurs. Si tout discours est un construit il convient de mettre au jour les valeurs implicites légitimitées des connaissances des professeurs.
Si certains sont choqués par l’attitude des élèves sur les questions sensibles, ils le sont aussi par le manque d’implication pour des questions comme la construction européenne. On évoque le rôle des cours d’éthique en Allemagne. Peu à peu un consensus s’instaure au sein de la nombreuse assistance du café autour de plusieurs idées :

 poser des questions plutôt que de donner des réponses
 aider les élèves à se construire des savoirs, des opinions, des points de vue
 en finir avec la neutralité
 Se décaler dans le temps pour la réflexion
 Ne pas hésiter à dire " je ne sais pas "

Le professeur peut être pris au piège de la pression sociale et de ses pratiques pédagogiques, s’il ne prend pas garde à construire l’esprit critique des élèves plutôt que de dire un vrai univoque et non problématisé.

Le ministre fixe la norme idéologique et place les enseignants dans des postures inconfortables et contradictoires en imposant des commentaires à chaud dans les classes, comme ce fut le cas pour les évènements du 11 septembre.

Le point de vue de l’enseignant

Un café-géo dense, avec des points de vue contradictoires qui exprimaient bien le malaise de l’Ecole dans son rapport au politique, mais aussi la nécessité d’harmoniser finalités critiques et pratiques de la classe.

Auteur de l’article

Pascal FRANCOIS, académie de Créteil