Enseigner en seconde le thème 3 : gérer les espaces terrestres

14 / 10 / 2018 | L’hospitalier Franck

Menée à plusieurs mains, cette proposition de séquence en géographie est l’objet d’un travail croisé dans trois lycées, à Drancy, Melun et Cesson. Les professeurs avaient le choix de la démarche et des outils. Certains élèves ont utilisé la plateforme Canvas d’@learning pour mener les trois études de cas possibles ainsi que la généralisation.

La démarche pédagogique
Il s’agit de mener une comparaison entre l’exemple choisi en étude de cas et des espaces soumis à d’autres types de risques dans le monde pour évaluer l’ampleur du risque. Pour ce faire les élèves ont la possibilité de choisir une étude de cas parmi les trois proposées (Cotonou à l’épreuve de l’érosion ; le Niger pollué par l’uranium ; les Etats-Unis inondés par Irma). Une fois l’étude de cas choisie, les élèves, en groupe doivent la mener en autonomie en trois temps : je découvre ; j’explique ; j’analyse. Ils sont guidés par des consignes et sont aidés par des documents ainsi que des quizz de compréhension. Pour chaque étape de l’étude ils doivent, comme tâche finale, construire un texte argumenté : le regroupement de ces trois textes sera la trace écrite de l’étude. En ce qui concerne la généralisation, le cours est disponible sur l’accueil du cours. Pour en travailler chacune des parties il leur est proposé une activité : création d’une carte des risques, comparaison de deux sociétés ; étude de la gestion des risques. L’objectif de cette démarche est de rendre l’élève plus acteur de ces apprentissages et de l’accompagner dans la maîtrise des contenus et méthodes attendus. En groupe, les élèves confrontent leur point de vue et argumentent afin de s’approprier les enjeux et les démarches de l’étude de cas, aidés en cela par le professeur. Dans la deuxième partie du cours, les activités ont pour objectif l’appropriation des savoirs mais aussi les méthodes propres à la géographie.

Niveau et programmes
classe de Seconde - Thème 3 : gérer les espaces terrestres
Les espaces exposés aux risques majeurs
L’outil numérique : Canvas Cf. L’article d’Hugues Labarthe et Franck L’hospitalier

Objectifs cognitifs : les élèves doivent pouvoir répondre à la question : quels sont les risques auxquels sont exposées les sociétés ? Ils doivent retenir :

  • une 1ere idée forte : les sociétés humaines sont exposées à deux types de risques:les risques naturels et technologiques
    Après un rappel de la différence entre l’aléa, le risque, et la vulnérabilité, les élèves sont invités à distinguer les deux types de risques auxquels sont exposées les sociétés. Il s’agit donc pour eux de les identifier (risques sismiques, climatiques, principaux incidents nucléaires) et de les localiser à travers l’étude de cas et la généralisation à l’échelle mondiale.
    Cette première phase de travail est une phase de découverte des événements liés aux risques naturels et technologiques dans les aires géographiques sélectionnées pour les études de cas : les ouragans Irma et Harvey aux Etats-Unis en septembre 2017, les ravages de l’érosion à Cotonou (Bénin) et la pollution liée à l’uranium au Niger.
    Les élèves retiendront que tous les espaces ne sont pas exposés aux mêmes risques naturels et que les risques technologiques concernent tous les pays car l’industrialisation accentue l’exposition des sociétés à des substances dangereuses.
  1. une 2e idée forte : l’exposition des sociétés aux risques dépend de nombreux facteurs
    Face aux risques, les sociétés humaines sont plus ou moins vulnérables en fonction des réponses qu’elles sont en mesure d’apporter pour prévenir ou gérer le risque. Les activités qui sont menées dans le cadre des études de cas, ou bien au sujet de l’exemple du Japon et d’Haïti en généralisation doivent permettre aux élèves de sortir de tout déterminisme géographique. Cette deuxième phase de travail est donc une phase d’explication des conséquences matérielles et humaines des aléas naturels et technologiques.
    La comparaison de la vulnérabilité économique et humaine dans un pays dit du nord et dans un pays dit du sud permet d’expliquer dans quelle mesure le niveau de développement d’un pays impacte sa gestion des risques.
    Les aléas dans un espace donné deviennent des risques car l’espace en question est densément peuplé et qu’il concentre des activités. L’aléa ne devient un risque qu’au regard des sociétés humaines et de leurs activités.

Cela invite les élèves à réfléchir aux moyens de gestion à mettre en place pour limiter la vulnérabilité des sociétés humaines.

  • une 3e idée forte : prévoir les risques et s’adapter pour limiter les impacts des risques naturels et réduire les différences de développement
    Cette troisième phase de travail invite les élèves à analyser les réponses que peuvent apporter les sociétés états-unienne, béninoise et nigériane aux aléas naturels et technologiques. Plusieurs phases peuvent être distinguées dans la gestion des risques. La première réponse face aux aléas est le développement de mesures de prévention par des moyens techniques (construction aux normes anti-sismiques, service de prévision météo de pointe), ou encore par l’éducation des populations au risque.’. Ensuite, les sociétés tentent de s’adapter pour limiter leur vulnérabilité en appliquant par exemple le principe de précaution.
    Cependant, il ressort des études de cas (sélectionnées dans des pays en développement et des pays industrialisés) et de la généralisation que les sociétés sont inégales face à la catastrophe . Dans les pays industrialisés (Etats-Unis, France, Japon), les sociétés investissent par exemple dans des constructions anti-sismiques (Japon). Les pays les moins développés (Bénin, Niger, Haïti) voient quant à eux leur manque de moyens limiter leurs actions de prévention et de protection des populations.
    En outre, les inégalités sont à souligner à une échelle plus fine. Par exemple, depuis l’ouragan Katrina en 2005, les quartiers les plus pauvres et démunis de la Nouvelle-Orléans aux Etats-Unis sont toujours en ruines, et la population, livrée à elle même, a été contrainte de quitter la ville.

Objectifs intellectuels : l’aléa allié à la vulnérabilité génère un risque. Lequel ou lesquels ? Les élèves doivent réussir à faire un lien entre les trois éléments de vocabulaire incontournables en classe de Seconde.
Pour rappel, le savoir savant se transforme en savoir scolaire par 2 biais : des apprentissages nécessaires liés à l’enseignement (travail sur documents différents), et la formation critique/civique de l’élève (analyser, mettre en relation)

Ressources  :
Les trois études de cas :

3etudes_cas_risques.pdf

La généralisation et les exercices qui l’accompagnent :

cours_generalisation.pdf

Le retour : exemples d’analyse des élèves

Bonne lecture et bon travail, les auteurs.