Jacques Delors. Gouverner la France, gouverner l’Europe.

03 / 06 / 2015 | Jean-Philippe Namont

Un groupe de professeurs investi dans le travail de liaison secondaire/supérieur a produit des propositions de séances destinées en AP aux élèves qui ont de l’appétence pour l’histoire et la géographie.
Il s’agit soit d’approfondissement, soit de "pas de côté", mobilisant des réflexions et des compétences qui seront ensuite développées au cours des études universitaires.
Ces propositions ont bénéficié du regard d’universitaires en poste dans les universités cristoliennes.

Objectifs :

Cette séance doit permettre de montrer que les échelles de gouvernement dans le monde ne sont pas déconnectées les unes des autres, mais supposent une dynamique qui les relient et des acteurs politiques qui les animent ; en l’occurrence, en voyant le parcours politique de Jacques Delors, on peut suivre le passage, dans les deux sens, de l’échelle de l’État-nation à l’échelle continentale ou de la CEE/UE à la France.
Cette étude permet aussi de comprendre quelles sont les façons de gouverner / quels sont les types de gouvernance à (ces) différentes échelles, en observant le parcours qui a mené Jacques Delors des ministères à un think tank, Notre Europe, et donc voir comment on peut exercer une influence politique sans exercer de charge politique.
On peut aussi suggérer (et on aurait pu étudier) le lien entre l’échelle nationale et l’échelle mondiale, en évoquant le parcours politique de D. Strauss-Kahn et C. Lagarde, du gouvernement français au FMI, ou prendre un autre exemple de parcours passant de l’échelle nationale à l’échelle européenne avec Pierre Moscovici.

Lien avec le programme (TL, ES S) :

Cette séance vient se placer à la fin du programme de Terminale : il fait le lien entre deux points du dernier thème du programme d’histoire, aussi bien en L et ES qu’en S (Gouverner la France depuis 1946 : État, gouvernement, administration et opinion publique ; Une gouvernance européenne depuis le traité de Maastricht).

Démarche :

Il s’agit d’analyser les différents moments de la carrière politique de Jacques Delors : un conseiller ministériel sous Chaban-Delmas ; un ministre de l’Économie et des Finances de François Mitterrand ; un exemple dont se réclament certaines personnalités politiques françaises (François Hollande ou François Bayrou pour ne citer qu’eux) ; le président de la Commission européenne de 1985 à 1995 ; le fondateur d’un think tank européen (Notre Europe, Institut Jacques Delors).
Cette analyse suivra deux facettes du parcours de Jacques Delors, du conseiller ministériel au possible candidat socialiste à l’élection présidentielle de 1995, « modèle » pour la classe politique française (I) ; le président de la Commission européenne devenu un « sage » européen (II).

Le travail peut être mené en deux séances en classe de 55 min.

Avant la séance, il est possible de faire écouter aux élèves Jacques Delors, invité de l’émission Radioscopie de Jacques Chancel, 25 mars 1975, sur le site de l’INA, pour une prise de notes.
(10 premières minutes : http://www.ina.fr/audio/PHD95068956/jacques-delors-audio.html).

I. Jacques Delors, du conseiller ministériel au possible candidat socialiste à l’élection présidentielle de 1995 : un « modèle » pour la classe politique française ?

Document 1. Émission Radioscopie de Jacques Chancel, 25 mars 1975, sur le site de l’INA.
La séance commence, en s’appuyant sur les notes des élèves, par une mise en commun qui prend la forme de réponses aux questions suivantes :

Questions :
1. En vous appuyant sur vos notes et une biographie succincte de Jacques Delors (http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Jacques_Delors/116035), indiquez quelle est sa formation et son rapport avec la haute fonction publique en 1975 ?
2. Quel est le positionnement politique que revendique Jacques Delors à cette époque ?
3. Comment évoque-t-il son rapport à la politique dans cette émission de radio ?
4. Comment évoque-t-il son entrée et son passage dans le cabinet de Jacques Chaban-Delmas ainsi que son ambition politique personnelle ?

Document 2. Jacques Delors, ministre des Finances de François Mitterrand.
Lucie Soullier, « 1983-2013 : la gauche, la rigueur et l’Europe », Le Monde, 30 avril 2013.
« (…) La situation économique n’est pas des plus roses lors de l’élection présidentielle du 10 mai 1981 (…). Mais la gauche opte pour une politique de relance et de réformes sociétales qui durera deux ans (…). Et ceux qui prônent un couvre-feu sur les dépenses, comme Michel Rocard et Jacques Delors, sont mis au ban. En 1983, le contexte économique se rappelle au bon souvenir du gouvernement (…). Trois dévaluations plus tard, il faut faire un choix : continuer la politique keynésienne de relance et sortir du système monétaire européen (SME) ou prendre le virage de l’austérité et jouer la solidarité européenne (…).
La question divise déjà le gouvernement, depuis l’élection de 1981. Les protectionnistes, tels que Jean-Pierre Chevènement (ministre de la recherche et de la technologie de 1981 à 1983) s’opposent aux européistes, comme Jacques Delors. Ce dernier, ministre de l’économie et des finances, menace d’ailleurs de démissionner si le président français opte pour une sortie du franc du SME. Une menace qu’il avait déjà agitée en 1982, pour pousser à une nouvelle dévaluation. A peine quelques jours après la nomination des ministres du troisième gouvernement de Pierre Mauroy, le 22 mars 1983, le plan de rigueur est finalement annoncé : la France reste au sein du SME ».
http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/04/30/1983-2013-la-gauche-la-rigueur-et-l-europe_3168408_823448.html
*
Interview de Jacques Delors par Hervé Bribosia, responsable scientifique au Centre Virtuel de la Connaissance sur l’Europe (CVCE, centre de documentation et de recherche en études européennes) dans les locaux du think tank Notre Europe, le 16 décembre 2009.
[Hervé Bribosia] Quelles furent les circonstances de votre désignation à la présidence de la Commission ? Vous étiez jusqu’alors le ministre des Finances de François Mitterrand (…).
[Jacques Delors] Moi, je n’étais pas du tout candidat à la présidence de la Commission. Simplement, j’avais dit au président de la République que je voulais arrêter d’être ministre. J’étais en désaccord surtout avec les méthodes de travail de l’Élysée. Qu’est-ce qu’on dirait aujourd’hui, bon ? Centralisation excessive, nomination des ministres. Et donc je pensais terminer, j’avais à l’époque soixante ans, je voulais terminer ma période comme maire de Clichy et revenir comme professeur à l’université. Donc je lui avais dit avant que je voulais quitter le gouvernement. Bon, il avait ça dans sa tête (…).
http://www.cvce.eu/obj/transcription_de_l_interview_de_jacques_delors_partie_3_jacques_delors_president_de_la_commission_europeenne_de_1985_a_1995_paris_16_decembre_2009-fr-1bd9164d-a2bd-49a2-95ec-fe21d220f961.html

Questions :
1. Quel est le positionnement politique de Jacques Delors, et donc ses convictions en matière économique, dans le gouvernement socialiste de Pierre Mauroy en 1981 ?
2. Quel est, d’après ces deux textes, son rapport au pouvoir ?

Document 3. Communiqué lu par J. Delors lors de l’émission d’Anne Sinclair Sept sur sept, 11 décembre 1994.
Favori dans les sondages, Jacques Delors a la possibilité de succéder à François Mitterrand à l’Elysée en mai 1995, face à Edouard Balladur ou à Jacques Chirac, qui représentent le RPR.
« Comme beaucoup le savent, je n’ai jamais organisé ma vie en fonction d’une carrière à réaliser, de postes à conquérir ; j’ai toujours essayé de choisir de travailler et de militer là où j’estimais être le plus utile pour les valeurs que je défends pour la société et pour mon pays. Et c’est dans ce même esprit que j’ai orienté mes réflexions de ces derniers mois.
J’ai décidé de ne pas être candidat à la présidence de la République (…). Beaucoup de raisons personnelles m’ont poussé à dire non. Je vais atteindre 70 ans. Je travaille sans relâche depuis 50 ans. Il est plus raisonnable dans ces conditions d’envisager un mode de vie plus équilibré entre la réflexion et l’action.
Si en dépit de la force de ces éléments personnels, j’ai beaucoup réfléchi à la perspective d’un nouvel engagement, c’est parce que je crois que mon pays a besoin de profondes réformes, notamment pour rénover la démocratie, encourager la participation des citoyens, lutter contre le chômage et l’exclusion, et donc rétablir le lien social, assurer la cohésion de notre pays, sans oublier (…) le caractère vital pour la France de demeurer l’inspiratrice d’une Europe puissante et généreuse à la fois. Je suis sûr que les Français aspirent à reconstruire une société fondée sur la solidarité envers tous et aussi sur la responsabilité de tous.
La question qui se posait à moi était dès lors de savoir si, dans l’hypothèse où je serais élu président de la République, j’aurais la possibilité et les moyens politiques de mener à bien ces réformes indispensables. Après avoir longuement réfléchi et consulté, je suis arrivé à la conclusion que l’absence d’une majorité pour soutenir une telle politique quelles que soient les mesures prises après l’élection, ne me permettait pas de mettre mes solutions en œuvre. Je vous le dis franchement : je ne souhaiterais pas, après avoir été élu, être obligé de cohabiter avec un gouvernement ne partageant pas mes orientations. J’aurais alors le sentiment d’avoir menti aux Français en leur ayant proposé un projet pour la France qui ne pourrait pas être mis en œuvre avec leur participation active.
Là est mon devoir qui rejoint la nécessité d’apporter plus de cohérence et plus de transparence dans la vie politique démocratique. Ne pas donner d’illusions aux Français. En effet, les déceptions de demain seraient pires que les regrets d’aujourd’hui. Je serai sans doute critiqué par certains pour une attitude qui n’est pas habituelle dans la vie politique. Mais j’espère que les Français qui connaissent mes convictions et ceux qui m’ont manifesté ces derniers temps leurs encouragements comprendront les raisons et surtout les analyses qui, en fin de compte, m’ont amené à cette décision ».
Source : Eberle Lorenz, Van Brabant Emmanuel. « Entre péripétie électorale et vision politique, le non de Delors », Mots, décembre 1995, n°45. p.116 (http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mots_0243-6450_1995_num_45_1_2020).

Questions :
1. Quelle décision annonce Jacques Delors lors de cette émission ? Est-ce une surprise ?
2. Comment Jacques Delors réaffirme-t-il ses convictions politiques dans ce communiqué ?
3. Pourquoi Jacques Delors craint-il de ne pas avoir en cas d’élection de majorité et donc de devoir affronter une cohabitation ?

Document 4. François Hollande, héritier politique de Jacques Delors ?
Charlotte Chaffanjon, « Scoop : c’est Jacques Delors qui préside la France ! », Le Point, 30 janvier 2014.
Source.http://www.lepoint.fr/politique/scoop-c-est-jacques-delors-qui-preside-la-france-30-01-2014-1785888_20.php

Questions :
1. En vous rendant sur la page de cet article du Point, quels arguments utilise l’auteur pour établir une filiation politique entre Jacques Delors et François Hollande ?
2. Quel regard est porté ici sur l’action de F. Hollande ?

II. Jacques Delors, du président de la Commission européenne au « sage européen ».

Document 5. Le président de la Commission Delors et le traité de Maastricht.
Interview de Jacques Delors par Hervé Bribosia, le 16 décembre 2009.
[Hervé Bribosia] Quelles furent les circonstances de votre désignation à la présidence de la Commission ? (…) Qui étaient vos alliés, qui étaient peut-être vos concurrents éventuels ?
[Jacques Delors] Moi, je n’étais pas du tout candidat à la présidence de la Commission. Simplement, j’avais dit au président de la République que je voulais arrêter d’être ministre (…). Puis ensuite le chancelier Kohl m’a dit, parce que j’avais été le recevoir avant le Conseil européen de Fontainebleau, qu’il était prêt à renoncer à une présidence allemande – parce que selon la diplomatie c’était son tour – pour une présidence française.
Mais pas n’importe laquelle. Moi, j’avais gardé ça pour moi. Il a vu Mitterrand et François Mitterrand a saisi l’occasion et a dit : « Donc, il faut… si c’est possible d’avoir un président français... » On a fait un tour de table avec un candidat, ça n’a pas marché.
[JD] (…) Et ensuite, puisque Jacques Delors est un homme de la rigueur, de l’austérité, de la bonne gestion, bon, alors il savait que ça passerait, et effectivement, il a fait circuler mon nom et ça a marché tout de suite.
[HB] Margaret Thatcher vous a soutenu ?
[JD] Voilà, à l’époque elle a dit oui, OK.
[HB] Vous fûtes reconduit à deux reprises à la tête de la Commission, une fois en 89, une fois en 93 pour un mandat plus court...
[JD] En 88 la première fois, puisque mon mandat avait quatre ans : 85, 86, 87, 88. Et la deuxième fois pour deux ans, parce qu’on savait que c’était la fin.
[HB] Et la reconduction de ce mandat, est-ce ça s’est fait sans problème ?
[JD] En 88, même madame Thatcher a dit oui.
*
[HB] (…)Tout le monde se souvient de la Commission Delors comme une des plus fructueuses de la construction européenne. Quels furent, selon vous, les facteurs ou les circonstances de ce succès ? On parle parfois de Delorisme. Comment définiriez-vous [votre] méthode ?
[JD] D’abord, (…) ceux qui sont au pouvoir actuellement disent : ‘‘Delors a eu beaucoup de chance’’. Dont acte. Deuxièmement, monsieur Dehaene (ancien premier ministre belge chrétien-démocrate en 1992-95, puis vice-président en 2002de la Convention européenne qui négocie le Traité constitutionnel européen et membre du think tank Les amis de l’Europe. NDLR) a dit : ‘‘Delors, c’est un mythe’’. Dont acte. Moi, j’ai beaucoup travaillé selon trois principes. Je suis au service des gouvernements, je défends l’intérêt européen et troisièmement je recherche la convergence. Et si on me fait confiance, je fais des propositions (…). Telle était ma philosophie de l’action.
Le Delorisme, c’est ça en matière européenne. En matière française c’est l’équilibre entre l’économique et le social (…).
[HB] Est-ce que le couple franco-allemand a été un soutien quand même utile ?
[JD] Oui, mais il fallait être sur la ligne. Comme je vous l’ai dit pour 85. Il fallait être sur la ligne. Deuxièmement, je considère que tous les pays m’ont aidé. C’est ça l’originalité de ma déclaration depuis toujours. Tous les autres ont été utiles. Alors si on ne se met pas ça dans la tête, on ne comprend rien à l’Europe. Le Luxembourg a été formidablement utile, la Belgique, les Pays-Bas (…). Et donc pourquoi parler du couple franco-allemand (…) ? Tous les pays, membres de l’Union, à un moment ou à un autre, nous ont aidés à franchir un pas en avant (…). J’avais compris de Jean Monnet qu’il fallait ouvrir ses oreilles et écouter tous les pays (…). J’écoute tous les pays. J’écoutais tous les pays.
*
Qui aurait pu penser, il y a encore deux ans, que les douze pays membres se mettraient d’accord sur deux perspectives aussi ambitieuses que celles que représentent l’Union économique et monétaire d’une part, et l’Union politique d’autre part ? [ ... ] La volonté politique est donc au rendez-vous de Maastricht. Au prix de compromis certes, mais aucun d’entre eux ne me paraît susceptible d’empêcher le dynamisme retrouvé de la Communauté. Aux dépens d’une certaine logique institutionnelle sans doute, mais il faut se rappeler qu’il en fut toujours ainsi. [ ... ] Avec l’Union économique et monétaire, les douze pays membres peuvent espérer tirer le plus grand profit d’un espace économique organisé avec sa dimension sociale. Avec la politique étrangère et de sécurité commune, c’est sans doute le défi le plus extraordinaire qui est lancé à nos pays : parler d’une seule voix, agir ensemble dans les domaines qu’ils considèrent d’intérêt commun et essentiel. Et, enfin, pour nos institutions, avec leur contenu démocratique, il s’agit de combiner - ce qui n’est pas facile - la capacité de décision au niveau central et la complexité des règles de concertation. Bien sûr, ce problème-là sera encore plus difficile lorsque la Communauté sera élargie.
Intervention de Jacques Delors lors de la cérémonie de signature du traité de Maastricht, 7 février 1992.

Questions :
1. Comment, dans les années 1980, un président de la Commission européenne pouvait-il être nommé ? Cette situation perdure-t-elle aujourd’hui ? Vous répondrez à ces questions en vous appuyant également sur votre cours.
2. Quelle conception du président de la Commission Jacques Delors avait-il à ce poste ?
3. En vous référant aux documents précédents, dites comment Jacques Delors réaffirme ses convictions en matière de politique économique dans cet entretien ?
4. En quoi ses propositions et sa méthode sont-elles à l’œuvre dans l’aboutissement du traité de Maastricht en 1992 ?

Think tank

Document 6. Le think tank Notre Europe – Institut Jacques Delors.
Notre Europe – Institut Jacques Delors est le think tank européen fondé par Jacques Delors en 1996. Notre objectif est de produire des analyses et des propositions destinées aux décideurs européens et à un public plus large, ainsi que de contribuer aux débats relatifs à l’Union européenne.
Nous diffusons de nombreuses publications (Tribunes, Policy Papers, Études et rapports, Synthèses), vidéos et sons, organisons et participons à des séminaires et conférences partout en Europe et intervenons régulièrement dans les médias européens, par la voix de nos présidents, de notre directeur et de notre équipe.
Nos travaux s’inspirent des actions et des orientations promues par Jacques Delors, et traduisent les grands principes énoncés par notre « Charte ». Ils sont mis en œuvre à partir de trois axes principaux : « Union européenne et citoyens » couvre les enjeux politiques, institutionnels et civiques ; « Compétition, coopération, solidarité » traite des enjeux économiques, sociaux et territoriaux ; « Actions extérieures européennes » regroupe les travaux à dimension internationale.
Notre Europe – Institut Jacques Delors est aujourd’hui présidé par António Vitorino, ancien commissaire européen et ancien ministre portugais, qui a succédé à Tommaso Padoa-Schioppa, à Pascal Lamy et à Jacques Delors. Notre directeur, Yves Bertoncini, anime une équipe internationale composée d’une quinzaine de membres.
Les instances de Notre Europe – Institut Jacques Delors sont composées de hautes personnalités européennes. Notre Conseil des garants assure la promotion de nos intérêts moraux et financiers. Notre Conseil d’administration est responsable de la gestion et de l’impulsion de nos travaux.Notre Comité européen d’orientation se réunit afin de débattre des sujets fondamentaux pour l’avenir de l’UE.
Toutes nos activités sont accessibles gratuitement, en français et en anglais sur notre site et via les réseaux sociaux. Nous agissons en pleine indépendance vis-à-vis des pouvoirs politiques et des intérêts économiques.
http://www.notre-europe.eu/011-359-Presentation-generale.html

J’ai créé Notre Europe - Institut Jacques Delors en 1996, en revenant m’installer à Paris, après avoir quitté la Présidence de la Commission européenne. A cette « boite à idée » pour l’Europe, j’ai donné le nom de « Notre Europe » avec l’objectif d’alimenter le débat européen par des études et des interventions, sous forme de discours ou d’émissions de radios ou de télévisions.
En créant Notre Europe - Institut Jacques Delors, nous avons essayé de constituer une équipe qui puisse remplir deux objectifs : le premier est de fournir des analyses et des propositions et le deuxième, beaucoup plus difficile, consiste à essayer d’exercer une influence, sur les gouvernements des pays membres de l’UE.
Aujourd’hui, l’équipe de NE est internationale : c’est le point le plus important. L’organisation du travail efficace et chacun a à cœur de réaliser le meilleur se partageant entre l’étude, l’analyse, la recherche de nouvelles propositions et la participation à de nombreux colloques et séminaires.
Je rends ici hommage à cette équipe, à ces hommes et ces femmes qui travaillent sans relâche dans le sens d’une Europe toujours plus unie et plus forte.
http://www.notre-europe.eu/011-233-Message-du-fondateur.html

Questions :
1. Comment, d’après cet exemple, se définit un think tank ?
2. Quel rôle y joue Jacques Delors ?
3. En vous rendant sur le site de Notre Europe (http://www.notre-europe.eu) et en particulier en consultant la charte de ce think tank (http://www.notre-europe.eu/media/chartenefr.pdf?pdf=ok), indiquez quelle est sa vision de l’Union européenne comme un « espace économique, politique et social commun » (p.3-4). En quoi est-ce une illustration de la social-démocratie ?

Document 7. « Jacques Delors au sujet de la Commission et du fonctionnement institutionnel de l’UE », tribune vidéo sur le site de Notre Europe, 19 mars 2015.
A l’occasion des 20 ans de la fin de sa présidence de la Commission, Jacques Delors s’exprime sur le rôle du Président de la Commission européenne et sur le fonctionnement institutionnel de l’UE.
Son témoignage fait suite à celui du Président de l’actuelle Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

http://www.institutdelors.eu/011-21109-Jacques-Delors-au-sujet-de-la-Commission-et-du-fonctionnement-institutionnel-de-l-UE.html

Questions :
1. En quoi dans cette tribune Jacques Delors fait-il preuve de cohérence dans sa définition du rôle du président de la Commission ?
2. Comment dessine-t-il alors le fonctionnement des institutions européennes qui lui paraît le plus adapté et efficace ?
3. Comment Jacques Delors explique-t-il les difficultés actuelles de l’Europe, auprès des opinions publiques et dans le fonctionnement des institutions ?

Travail argumentatif à rédiger après la séance :

A l’issue de cette étude, construisez une réponse organisée et argumentée à la question :

Comment les convictions politiques de Jacques Delors ont-elles abouti dans les différentes fonctions qu’il a occupées, contribuant à faire de lui un acteur politique français et européen de premier plan ?

Vous pourrez compléter cette réponse en réalisant un schéma retraçant le parcours de Jacques Delors depuis les années 1960.

Pour aller plus loin, voir notamment :

Interview de Jacques Delors par Hervé Bribosia, responsable scientifique au Centre Virtuel de la Connaissance sur l’Europe (CVCE, centre de documentation et de recherche en études européennes) dans les locaux du think tank Notre Europe, le 16 décembre 2009 (http://www.cvce.eu/obj/transcription_de_l_interview_de_jacques_delors_partie_3_jacques_delors_president_de_la_commission_europeenne_de_1985_a_1995_paris_16_decembre_2009-fr-1bd9164d-a2bd-49a2-95ec-fe21d220f961.html).

Audition de Jacques Delors devant la commission des affaires étrangères et la commission des affaires européennes sur l’avenir de l’Union européenne à l’assemblée nationale le 12 décembre 2012 (http://www.lcp.fr/emissions/travaux-en-commission/vod/143067-audition-de-jacques-delors-ancien-president-de-la-commission-europeenne).

« L’Europe au bord du gouffre, vue par Jacques Delors » (http://www.notre-europe.eu/011-2762-Jacques-Delors-sur-la-crise-de-la-zone-euro-L-Europe-et-l-euro-sont-au-bord-du-gouffre.html).

Bibliographie.

Nadège Chambon et Stéphanie Baz-Hatem, Jacques Delors. Hier et aujourd’hui,
Desclée de Brouwer, 2014, 220 p.

Eberle Lorenz, Van Brabant Emmanuel. « Entre péripétie électorale et vision politique, le non de Delors », Mots, décembre 1995, n°45. pp. 109-116.