Aborder la Bible comme un document patrimonial : des épisodes de l’histoire des Hébreux

18 / 02 / 2006 | Lalive Julien

Objectifs

 Etudier la Bible comme un document patrimonial ayant inspiré de nombreux artistes au cours de l’histoire.
 Faire connaître aux élèves des épisodes célèbres de l’histoire des Hébreux. Pour cette séance, trois épisodes ont été choisis :

  • le sacrifice d’Abraham et la ligature d’Issac
  • David contre Goliath
  • le jugement de Salomon.

 Travailler sur l’image en faisant passer les élèves du texte à l’image et vice versa.

Contenu de la séance

Au moment où les élèves abordent cette séance, ils ont déjà étudié la religion des Hébreux et se sont demandé (plus exactement le professeur a fait en sorte qu’ils se demandent...) si la Bible était un livre d’histoire ou un livre religieux, porteur de croyances. Dans ce cadre, il devient plus légitime d’aborder ces épisodes de l’histoire des Hébreux racontés dans la Bible : les élèves ont compris (normalement...) que ce qui est écrit dans la Bible n’est pas « l’Histoire » - même si certains épisodes sont historiquement avérés - mais des « histoires symboliques » ou des mythes. Ces textes, écrits longtemps après les "événements" relatés, traduisent la relecture, l’interprétation de son histoire par le peuple juif, à la lumière de sa croyance en un dieu unique. Ils sont aussi la prise en compte de questions qui se posent à tous les hommes, d’où le succès de la Bible bien au delà des limites du peuple qui l’a écrite et du temps où elle a été conçue.

Déroulement de la séance

  1. Les élèves prennent connaissance du premier texte.
  2. Ils observent les différentes images (principalement des tableaux) qui leur sont proposées. Ils doivent retrouver les images correspondantes au texte qu’ils viennent de lire ; il peut y en avoir une ou plusieurs.
  3. Ils justifient leur choix en indiquant les éléments (personnages, objets, lieux, actions) du texte que l’on retrouve dans l’image.
  4. Ils indiquent les différences entre le texte et chacune des images.
    Ces deux derniers points permettent de montrer que les artistes font des choix et qu’ils « interprètent » le texte biblique, l’image n’est pas qu’illustrative.
  5. Ils suivent la même démarche pour les deux autres textes.

Intérêt de l’informatique

 Mettre les élèves en autonomie
 Les faire travailler sur des documents variés et de qualité (en couleur, possibilité de zoomer,...)
 Permettre une aide individualisée
 Motiver les élèves

Situation pédagogique

Niveau
classe de 6ème

Intégration dans le programme, préalables, suites
Cette séance se situe à la fin du chapitre sur les Hébreux. La première leçon portait sur la religion des Hébreux (les dix commandements, le monothéisme, le Temple, les interdits alimentaires) ; la deuxième leçon portait sur la Bible (document historique ou texte religieux ?).
Après la séance elle-même, une (courte) reprise en classe entière doit être envisagée pour corriger d’éventuelles erreurs et pour construire collectivement la conclusion. L’enseignant indique à ce moment là les dates des différentes œuvres, éventuellement l’origine des artistes. L’objectif est de faire comprendre aux élèves que la Bible a été au cours de l’histoire une source inépuisable d’inspiration pour les artistes. Nous pensons ainsi répondre à un des objectifs du chapitre sur les Hébreux : « présenter un certain nombre d’épisodes et de personnages (Abraham, Moïse et David par exemple) dont la valeur patrimoniale dans la culture occidentale est évidente et dont l’ignorance prive les élèves de références lorsqu’ils abordent, en classe pendant toute leur scolarité ou hors de la classe, des oeuvres littéraires et artistiques de toutes les époques » (document d’accompagnement des programmes de 6è). Plus généralement, il s’agit (modestement) d’aider à « constituer ce patrimoine (conçu comme le legs des civilisations de l’humanité à l’homme d’aujourd’hui) qui permet à chacun de trouver identité. » (programme officiel de 6è). Lors de la conclusion, le professeur fait ainsi ressortir la portée symbolique des scènes représentées (ainsi en va-t-il de la ligature d’Isaac qui marque "symboliquement" la fin du sacrifice humain encore pratiqué à l’époque par d’autres peuples du Proche Orient dont le peuple juif cherche à se démarquer), le sens "éternel" de ces épisodes, mais aussi leur "instrumentalisation" par les artistes pour que s’exprime leur art ou les problématiques de leur temps (le jugement de Salomon a souvent été utilisé pour incarner l’attitude du bon monarque).

Temps passé
La séance dure une heure en salle multimédia avec un complément d’un dizaine de minutes en classe entière.

Modalités d’organisation
Les élèves travaillent en salle multimédia, deux par poste. Les élèves répondent directement sur ordinateur. Ils n’ont donc pas de fiche papier sous les yeux. A la fin de la séance, l’enseignant récupère les fichiers des élèves pour les corriger puis les imprimer.

Place de l’enseignant
La séance est construite pour permettre un maximum d’autonomie à l’élève : il n’a normalement pas besoin de faire appel à l’enseignant pour avancer. Bien entendu, tous les élèves ne parviennent pas à cela. L’enseignant doit donc aider, guider, corriger, infléchir le travail des élèves. Celui-ci peut se consacrer en priorité aux élèves les plus en difficulté.

Compétences B2i
Au cours de cette séance, un certain nombre de compétences B2i peuvent être validées :
 1 - Maîtriser les premières bases de la technologie informatique

  • 1.2
  • 1.3
  • 1.4

 3. Produire, créer, modifier et exploiter un document à l’aide d’un logiciel de traitement de texte.

  • 3.1

Logiciel utilisé

 Le principal logiciel utilisé est un traitement de texte, ici le module texte de StarOffice (mais cela pourrait tout aussi bien être la suite libre OpenOffice ou tout autre traitement de texte). Plusieurs fonctionnalités de ce traitement de texte sont utilisées pour permettre aux élèves de ne pas se perdre dans la technique.

  • utilisation de la fonction « hyperlien » pour permettre aux élèves d’accèder d’un clic aux différents documents dont ils ont besoin : le fichier qui contient les textes, le dossier qui contient les images.
  • utilisation de la fonction « insertion d’une note » pour donner des indications supplémentaires aux élèves. Par exemple, dans les textes extraits de la Bible, un certain nombre de mots ou d’expressions peuvent poser problèmes aux élèves (« Pharisiens », « fronde », ...). Il faut donc les expliquer. C’est ce que permet cette fonction. Une fois la note insérée, apparaît un petit rectangle jaune ; en plaçant le curseur dessus, le texte de la note s’affiche. Cf image ci-dessous :
note
  • tous les éléments de texte sont placés dans un tableau d’une colonne et de plusieurs lignes (sans bordure). Chaque question ou consigne est placée dans une ligne. Une autre ligne est laissée vide pour permettre aux élèves d’entrer leur réponse. Cela permet de protéger les cellules (c’est-à-dire ici les questions et les consignes) très facilement : les élèves ne peuvent pas les modifier involontairement. Ils ne peuvent donc écrire qu’à l’endroit prévu par l’enseignant. Dans Star/OpenOffice, il existe une autre méthode pour protéger du texte (par l’intermédiaire des sections) mais cela est moins souple que l’utilisation d’un tableau.
  • tous les fichiers sont mis en « lecture seule ». Cela évite que les élèves enregistrent involontairement leur propre fichier par dessus le fichier initial. Au début de la séance, les élèves ouvrent le fichier « consignes », puis « enregistrent » leur propre fichier dans le dossier « travaux élèves ».

 Lors de la séance, les images avaient été enregistrées dans un dossier, les élèves y avaient directement accès dans la visionneuse de Windows XP, qui permet de naviguer facilement d’une image à l’autre, de faire des zooms,...

Aspects éditoriaux

Les images utilisées proviennent de deux sites :
 www.wga.hu
 www.insecula.com

Bilan de l’expérimentation

 Quasiment la totalité des élèves ont pu terminer l’activité.
 Les erreurs des élèves ont moins porté sur le choix des images que sur l’oubli de certaines images.
 Les justifications ont parfois été succinctes mais pour un premier travail de ce type, cela est plutôt satisfaisant.
 En travaillant en binômes, les élèves ont été amenés à justifier leur choix d’abord auprès de leur camarade, ce qui est un bon exercice d’argumentation.
 L’épisode le plus difficile a été celui du jugement de Salomon : il est vrai que le texte est plus long et que plus de personnages sont impliqués. Pour les images, les élèves ont dû être particulièrement attentifs pour distinguer la vraie mère de la fausse...

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fichiers & images

Auteur de la fiche

Julien LALIVE, collège Edmond Nocart, Saint-Maurice

Post Scriptum :

ressortir la portée symbolique des scènes représentées