Mon espace proche : le territoire des déplacements domicile-travail.

23 / 01 / 2009 | Lamotte Alain

Le nouveau programme de 6ème en géographie est introduit par « une découverte du territoire proche ». Cette proximité, naturellement associée à l’étude des quartiers (« plan du quartier et de la ville ») peut être plus généralement pensée au regard d’un espace vécu au quotidien. Habiter « son » territoire, ce n’est pas seulement résider, c’est aussi se déplacer ; pour l’univers relationnel proche des élèves (parents, voisins), cela consiste pour le plus grand nombre à se rendre au travail tous les jours de la semaine.
On a là une géographie du familier qui dépasse les frontières de l’immédiat et intègre l’échelle communale à l’échelle régionale, en particulier en Ile de France. Voir et comprendre son espace proche, c’est aussi appréhender ce qui relie quotidiennement sa commune « au reste du monde ».
La cartographie interactive mise en ligne par l’IAURIF nous permet de spatialiser ces flux quotidiens à partir de la commune francilienne de son choix.

I Liens avec les termes du programmes.

Première partie "Mon espace proche : paysages et territoire"

Proposition d’une sous-partie : le territoire des déplacements domicile-travail

 Connaissances : "lieux, ...réseau de transport".
"Cet espace proche est situé l’échelle régionale"
 Démarches : manipuler un système d’information géographique, rendre compte de l’organisation du territoire local.
 Capacités : "localiser son espace proche dans sa région" (N.B : on ne se contente pas ici de localiser, on inscrit l’espace proche dans la région),
"décrire un itinéraire en faisant intervenir les notions de distance et de temps de parcours",
"réaliser un croquis simple pour représenter l’organisation du territoire local"

II) Publier une carte des déplacements domicile-travail

Accéder aux cartes interactives de l’Ile de France

Se rendre à "transports et mobilité", "la mobilité", puis "Déplacements domicile-travail"

"Choisir une commune" : on clique sur la commune choisie à l’intérieur de la carte ou bien on utilise l’onglet "recherche", on valide la sélection pus on publie la carte en cliquant sur "rechercher".

Voici le résultat obtenu pour la commune de Meaux :

Un rapide examen de la légende nous conduit à constater que les seuils de valeurs affichés ne sont guère satisfaisants : 5 classes répartissent les valeurs de 1 à 44 unités et une seule concentre les valeurs entre 44 et 2400 déplacements quotidiens.

Ce défaut offre d’une part l’occasion d’une lecture critique et d’autre part l’opportunité de construire une nouvelle carte en utilisant d’autre fonctionnalités du SIG.

III) Reconstruire la carte en utilisant l’outil dessin.

La manœuvre consiste à remonter à la source statistique, trier les données via Excel, prélever les 20 premières communes de destination à partir de sa commune de référence et cartographier l’information retenue à l’aide de l’outil dessin de l’IAURIF.

Vous trouverez ci-joint le tutoriel pour mener à bien cette opération :

Construire sa propre carte des déplacements domicile-travail

Voici le résultat obtenu après avoir choisi de classer les 20 premières communes concernées par groupe de 5.

Les migrations alternantes depuis Meaux a

J’ai choisi sur cette première carte de croiser les données des mobilités avec le réseau de transport ferroviaire. On peut aussi le faire avec le réseau des voies rapides et autoroutes (aller sur "liste des cartes", "transports", "réseaux") :

Les migrations pendulaires depuis Meaux b

On obtient ainsi une représentation spatiale d’un espace proche à l’échelle régionale, un espace du quotidien qui relie la commune au monde extérieur.

IV Passer de la carte au croquis

Ce résultat cartographique donne lieu à quelques observations

 On voit sans surprise que Meaux est bien arrimée à la capitale, notamment par la voie de chemin de fer.

 On constate toutefois que Paris n’a pas le monopole de l’attractivité : les pôles régionaux formés par l’aéroport de Roissy et le complexe touristique de Disney ont un rôle non négligeable dans les déplacements liés au travail.

 On observe enfin que se dégage un espace de proximité autour du lieu de référence, mitoyen de la commune ou discontinu le long d’un axe routier ou d’un axe ferroviaire.

Ceci peut-être traduit sous forme de croquis (N.B : le contenu de la légende reste à adapter à un niveau de 6ème)

V) Faire travailler les élèves sur le thème étudié

 L’utilisation d’un SIG : inscrite au programme, elle peut se faire de manière assez simple (publication d’une carte, à imprimer et coller dans le cahier) ou plus élaborée (utilisation de l’outil dessin à l’aide d’un tutoriel, voir plus haut)

 L’observation critique d’une légende : le défaut relevé à propos des seuils de valeur affichés par l’IAURIF devrait pouvoir être observé par de jeunes élèves.

 La réalisation du croquis : sa conception relève du professeur mais on peut imaginer demander aux élèves de faire correspondre aux figurés des indications de légende données dans le désordre.

 Piste de travail complémentaire : partir d’une enquête sur le lieu de travail des parents d’élèves, lui donner une représentation cartographique et comparer par la suite avec la cartographie de l’IAURIF

Auteur de l’article

Alain Lamotte

Post Scriptum :

Une géographie du familier qui dépasse les frontières de l’immédiat. Utiliser un SIG dans les nouveaux programmes de sixième

 

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