Travailler par compétences : raconter et rédiger

03 / 07 / 2009 | BERTHON DUMURGIER Alexandre | DOTTELONDE-RIVOALLAN Vanessa | Groupe de Travail Nouveaux Programmes
Construire la capacité « raconter » en faisant écrire les élèves

Cet article a été écrit dans le cadre du Groupe de travail sur les nouveaux programmes.

Avec « décrire », « raconter » est l’une des deux capacités privilégiées dans les nouveaux programmes d’histoire. En apprenant aux élèves à rédiger un récit historique, on facilite l’acquisition des connaissances, tout en permettant à chacun de progresser à son rythme par l’évaluation de compétences disciplinaires et linguistiques.

Objectifs

L’objectif de cette séquence est d’expliciter les exigences du récit historique afin de dégager des compétences sur lesquelles les élèves seront évalués au collège.

On met aussi en évidence le lien avec le cours de français par l’identification de discours et l’évaluation de compétences linguistiques que l’élève doit mobiliser pour construire son récit.

Situation pédagogique

Il s’agit d’un temps d’écriture longue qui peut avoir lieu à n’importe quel moment de l’année.

La séquence sur la vie de Jeanne d’Arc présentée ici prend place dans le cadre des anciens programmes de 5ème : « Le Royaume de France (Xème-XVème siècles) : l’affirmation de l’Etat ».
Un exemple tiré du nouveau programme de sixième "les débuts du christianisme" est aussi présenté.

Logiciel et matériel utilisé

Les élèves travaillent en binôme sur un poste de la salle informatique du collège. Ils utilisent un traitement de texte : le fichier élève est un fichier .doc exploitable avec Microsoft Word mais aussi OpenOffice Writer.

Si le traitement de texte facilite considérablement le travail, il n’est en aucun cas indispensable au développement de la démarche. Le même travail peut être réalisé "papier-crayon"

Pour la documentation, les élèves disposent de leur manuel (Hachette 5ème) pendant la première heure et d’un ensemble documentaire établi avec le professeur documentaliste (dictionnaires, manuels généraux, manuels spécialisés) pour la deuxième.
Pour l’exemple portant sur les débuts du christianisme, les élèves disposent des documents du manuel et surtout des éléments de récit (historique) fournis par le professeur.

Déroulement de la séquence portant sur la vie de Jeanne d’Arc

Le contexte de la Guerre de cent ans a été présenté par le professeur.

Première heure

L’objectif de cette séance est de produire un écrit intermédiaire qui répond à la consigne : « racontez la chevauchée de Jeanne d’Arc ».

Pour commencer, le professeur présente la progression de la compétence « je sais rédiger une chronique ». En s’appuyant sur les documents de leur manuel, les élèves doivent ensuite faire une liste de faits dans un fichier .doc. Après avoir dégagé trois périodes, ils rédigent une phrase simple pour chaque fait. Les trois paragraphes ainsi obtenus sont présentés comme étant une chronique.

Le professeur insiste ensuite sur la particularité du récit historique : les élèves doivent aussi savoir « expliquer des faits historiques ». La dernière étape consiste donc en l’ajout d’un élément explicatif simple, trouvé dans le recueil documentaire et introduit par « car » ou « parce que ». L’écrit intermédiaire est donc déjà un récit historique que les élèves peuvent eux-mêmes évaluer.

Deuxième heure

Les élèves reprennent leur place en salle informatique, dans laquelle ils trouvent de nouveaux documents (dictionnaires, ouvrages spécialisés).

Ils ont pour consigne d’enrichir leur récit en apportant :
  D’autres éléments d’explication
  Les points de vue des acteurs. Afin d’insister sur ce processus de figuration, on réalise ensemble la liste des acteurs, individuels et collectifs.

Il faut prévoir un quart d’heure pour terminer la séquence sur la rédaction du contexte et des conséquences.

S’il reste un peu de temps, on peut présenter quelques exemples de résonances (cinéma, jeux vidéos, caricatures).

Pour terminer, le professeur imprime le travail des élèves pour les évaluer.

Bilan de la séquence

L’objectif était ici d’expliciter les exigences du récit historique et en aucun cas d’enfermer les élèves dans un exercice formel. L’évaluation d’un autre récit historique, écrit par les élèves de la même classe, a montré que les élèves s’affranchissent du cadre de l’exercice et qu’ils en ont bien compris les exigences du récit historique : raconter et expliquer. Il est particulièrement intéressant de retrouver dans certaines copies le processus de figuration explicité pendant la deuxième heure.

Auteurs de l’article

Alexandre Berthon-Dumurgier et Vanessa Dottelonde-Rivoallan, collège Gustave Monod, Vitry

Post Scriptum :

rédiger un récit historique, faciliter l’acquisition des connaissances