Prix remporté par une classe du collège Saint-Exupéry de Noisy-le-Grand dans le projet "Marie Curie, les sciences et la guerre"

04 / 06 / 2021 | Webmestre

… lors d’une cérémonie qui s’est déroulée le 20 mai 2021, au Panthéon, en présence de madame la ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants Geneviève Darrieussecq. Le trophée a été remis par Edouard Geffray, directeur général de l’enseignement scolaire : https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/heritiers-de-memoire-5e-edition

Le projet "Marie Curie, une scientifique engagée dans la Grande guerre"

En réponse à l’appel à projets initié par la DPMA sur l’engagement de Marie Curie dans la guerre, les 26 élèves de troisième du collège Saint-Exupéry de Noisy-le-Grand ont mené un travail pluridisciplinaire sur l’impact des travaux et des actions de Marie Curie sur la Première guerre mondiale. Dans un premier temps, les élèves ont abordé en classe d’histoire, le contexte autour de ce conflit, et lors des cours de physique-chimie, le phénomène de la radioactivité. Ils se sont par la suite rendus au Panthéon, au Musée de la Grande Guerre de Meaux ainsi qu’au Palais de la découverte pour y approfondir, à travers différents ateliers, les découvertes scientifiques de Marie Curie : désintégration nucléaire et exploitation de la radiographie par rayons X sur le front de la Grande Guerre notamment. Cela a également été l’occasion, tout au long du projet, d’évoquer les recherches effectuées par d’autres femmes scientifiques, comme Lise Meitner. A l’issue de ces travaux, les élèves ont réalisé une série de rayogrammes retraçant les épisodes de la vie de Marie Curie en insistant sur son engagement pendant le premier conflit mondial.

Les professeurs racontent la construction du projet avec leurs élèves

Nous avons, durant toute cette année scolaire, mené avec une classe de troisième un projet pluridisciplinaire ayant pour thème Marie Curie, une scientifique engagée dans la Grande Guerre.
Ce travail s’est déroulé dans le cadre de l’appel à projet « Héritiers de Mémoires » en partenariat avec le ministère des Armées.

Des objectifs multiples :

Nous avons pensé ce projet en juin 2020, au sortir du long confinement du printemps dernier, alors que nous retrouvions en présentiel nos élèves.
Nous avions alors constaté que, malgré les efforts menés par tous pour assurer la continuité pédagogique, une part de nos élèves semblaient avoir perdu leurs repères, leur motivation, voire pour certains, être proches du décrochage scolaire et cela particulièrement pour nos élèves de quatrième. Il nous a paru que participer à un projet pédagogique, filé sur l’année, impliquant plusieurs professeurs, pouvait être un moyen de redonner du sens aux élèves.

Le choix de travailler sur Marie Curie nous permet en outre de remplir d’autres objectifs :

 En Histoire-Géographie :
L’implication de Marie Curie dans la Grande Guerre pour apporter au plus près la médecine aux blessés avec la radiographie mobile entre clairement dans le cadre du programme sur la guerre totale. Elle permet d’étendre l’implication de la société non-seulement aux femmes, mais aussi aux scientifiques.
De plus, Marie Curie, venue de la Pologne annexée par la Russie, fournit un utile rappel des problèmes des nationalités évoqués en quatrième. La participation à ses côtés de sa fille, Irène, future ministre du Front Populaire, est aussi évoquée.

 En Physique-Chimie :
L’étude de la vie de Marie Curie a permis d’aborder des notions importantes du programme comme la découverte des éléments chimiques radioactifs et les transformations nucléaires, mais aussi l’utilisation des ondes électromagnétiques en médecine avec la radiologie par rayons X. Surtout, Marie Curie fut une pionnière dans le monde des sciences et s’est fortement engagée pour que les femmes y occupent une place importante. Découvrir cette vie riche et pleine de rebondissements a permis, nous l’espérons, d’élargir l’horizon professionnel de nos élèves et des filles de la classe notamment.

 En EMC : Femme, étrangère devenue française sans cesser de se sentir polonaise, Marie Curie permet de développer les thématiques de la citoyenneté, la nationalité, l‘égalité. Le travail sur la mémoire et le choix des figures à commémorer entre aussi dans le cadre de l’EMC.

 Dans le cadre du parcours avenir : deux fois prix Nobel, première femme enseignant à la Sorbonne, l’exemple de Marie Curie permet de déconstruire les préjugés, hélas encore existant chez certains élèves, sur l’incompatibilité entre les femmes et les sciences.

Le projet soumis à l’appel à projet en juin 2020 :

Nous avions eu l’idée de faire concevoir et réaliser par les élèves une série de rayogrammes (technique photographique s’approchant de la radiologie par rayons X) illustrant chacun un aspect de la vie de Marie Curie.
Pour cela, nous avions décidé d’aborder Marie Curie, chacun de notre côté, dans nos cours à chaque fois que possible dans nos séquences pédagogiques habituelles afin de donner des repères et des connaissances aux élèves.
Nous avions envisagé plusieurs sorties pour compléter l’appropriation :
 Une au musée de la Grande Guerre de Meaux.
 Une au Panthéon.
 Une au palais de la découverte.

Nous avions prévu de demander aux élèves, divisés en groupe de 3 ou 4, de choisir un élément de la vie de Marie Curie qui leur semblaient important. Cela fait, ils devaient concevoir un brouillon de rayogramme en créant une composition de plusieurs images ou dessins représentant cet évènement. Chaque groupe devait expliquer aux autres son choix et recevoir leurs remarques afin de l‘améliorer.
Après modification de leur brouillon, les élèves devaient réaliser leur rayogramme et le cartel le présentant.

Les rayogrammes seraient alors exposés au collège avec un vote des élèves pour désigner leur production préférée. Exposition prolongée lors de la journée portes ouvertes du mois de juin.

Une réalisation compliquée par la situation sanitaire :

Les circonstances ont obligé à de constantes adaptations et modifications :
 Le passage en semi-distanciel une partie de l’année, puis le confinement, ont entraîné des retards dans la mise en oeuvre. Ils ont aussi gêné les travaux en groupe réguliers.
 Les sorties n’ont pu avoir lieu.

Malgré tout, l’essentiel a pu être préservé :
 Tant en Histoire qu’en Physique-Chimie, les travaux prévus en cours ont pu se dérouler, quoique de façon un peu décousue.
 Les élèves ont préparé leurs rayogrammes, en ont discuté, les ont améliorés.
 La production finale doit être réalisée au mois de juin.

Nous envisageons, si la situation le permet, en début d’année prochaine, d’organiser l’exposition des travaux réalisés avec une inauguration lors de la remise des DNB.

Un premier bilan positif :

 Les élèves se sont très majoritairement impliqués fortement dans le projet. Les travaux et échanges en groupe ont été fructueux et se sont poursuivis en autonomie et à distance pour aboutir à des projets de rayogrammes construits et cohérents. Il est intéressant de noter que certains élèves en grande difficulté scolaires ont fourni un travail de grande qualité, y compris à distance.
 Le projet a permis de faciliter la cohésion de la classe et son maintien lors du distanciel.
 Du point de vue purement disciplinaire, les notions des programmes abordées lors du projet ont été mieux acquises.

Des soutiens indispensables :

Un tel projet n’a pu se réaliser que grâce à l’implication de tout l’établissement :
 Nous avons pu compter sur l’aide de la professeure d’Arts Plastiques qui a sensibilisé les élèves à la composition d’une photographie, facilitant la construction des rayogrammes.
 Des collègues ont accepté, parfois au dernier moment, de nous céder une précieuse heure de cours pour permettre la poursuite du projet.
 Une direction de l’établissement, à l’écoute de nos besoins, et acceptant des modifications fréquentes de planning.

L’ECPAD a été un formidable partenaire extérieur. Il nous a fourni des ressources documentaires incroyables issues de leur collection : des photos et un film de la Grande Guerre montrant le déroulement des opérations de radiographie. Ses personnels ont tout fait pour que le projet puisse avancer et être un succès.

En conclusion, à titre personnel, nous sommes très satisfaits, de ce qui a pu être réalisé. Forts de l’expérience acquise cette année, nous envisageons de reconduire le projet l’an prochain en espérant que la situation nous permette de le réaliser dans son intégralité.

D. Coulon, professeur de Physique-Chimie, Y. Dronne, professeur d’Histoire-Géographie