Foire aux questions à propos de l’épreuve du Grand oral

16 / 10 / 2020 | Webmestre

Dans le cadre de la spécialité Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques et de la préparation de vos élèves à l’épreuve du Grand oral entre le 21 juin et le 2 juillet 2021, le groupe histoire-géographie de l’inspection pédagogique régionale de l’académie de Créteil vous présente des ressources ainsi qu’une FAQ qui apporte des éléments de réponse aux questions que vous pouvez d’ores et déjà vous poser.

Textes officiels et ressources

 Note de service n° 2020-036 du 11-2-2020 : https://www.education.gouv.fr/bo/20/Special2/MENE2002780N.htm
 Rapport de Cyril Delhay sur le Grand oral, juin 2019 : “Faire du Grand oral un levier d’égalité des chances” https://www.education.gouv.fr/bac-2021-remise-du-rapport-faire-du-grand-oral-un-levier-d-egalite-des-chances-5282
 https://eduscol.education.fr/cid149452/presentation-du-grand-oral.html
 https://eduscol.education.fr/cid140653/la-prise-compte-oral-lycee-travailler-les-competences-orales-avec-les-eleves.html

FAQ

1/ Comment préparer les élèves à cette épreuve à fort coefficient dans le contexte particulier de cette année ?
C’est en effet une épreuve majeure avec de forts coefficients. Pour rappel : coefficient 10 en voie générale et 14 en voie technologique. Effectivement, les conditions de préparation en 2020-2021 sont exceptionnelles et requièrent une attention toute particulière. Il convient donc de prendre le temps dans les six heures dévolues à l’HGGSP dès à présent pour préparer les élèves à élaborer leur question, à préparer leur prestation et à s’entraîner aux interactions.

2/ Comment mettre en place une évaluation progressive tout au long de l’année ?
Il s’agit de s’assurer de la bonne compréhension des attendus de l’épreuve par les élèves et de travailler avec eux les critères d’évaluation. Il est possible d’organiser régulièrement des moments de régulation pour identifier chez les élèves, les points d’appui, les difficultés, les besoins.

3/ Quelle est la finalité de l’épreuve du Grand oral ?
“L’épreuve permet au candidat de montrer sa capacité à prendre la parole en public de façon claire et convaincante. Elle lui permet aussi de mettre les savoirs qu’il a acquis, particulièrement dans ses enseignements de spécialité, au service d’une argumentation, et de montrer comment ces savoirs ont nourri son projet de poursuite d’études, voire son projet professionnel.” Note de service n° 2020-036 du 11-2-2020

4/ Les professeurs peuvent-ils fournir une liste de sujets à leurs élèves pour les guider dans leurs choix ?
Non, cela serait contraire à l’esprit de l’épreuve. “On peut tout aussi bien envisager qu’un candidat déclare « question vive », une question importante selon lui, qui réponde à un centre d’intérêt singulier, qui puisse motiver un projet d’orientation dans l’enseignement supérieur ou professionnelle quand bien même ce ne serait pas un sujet d’actualité ni même une évidence aux yeux du jury. C’est le fait qu’il prenne position qui est intéressant. » Rapport Delhay.
L’important est de développer chez l’élève une posture de questionnement.

5/ Dans le cadre de la spécialité HGGSP, les questions présentées peuvent-elles reprendre un des jalons du programme ?
« Le risque serait en effet que le candidat ne répercute qu’une sous-partie du programme dans telle ou telle discipline, de façon plus ou moins docile. » Rapport Delhay.
Il ne s’agit pas de réciter le cours. Les questions ne doivent pas contenter de reprendre un jalon, pour deux raisons : ils sont trop amples, et trop proches d’une simple question de cours. Pour autant, les jalons peuvent « servir de support », et les élèves peuvent en étudier un aspect particulier et le problématiser. Deux conditions importantes sont à prendre en compte : le sujet doit naître de la curiosité de l’élève et donner lieu à un travail spécifique de sa part.

6/ Après l’épreuve écrite, comment enseigner le programme de spécialité ? Les six heures hebdomadaires doivent-être entièrement dédiées à la préparation du Grand oral ?

Le rapport Delhay suggère de terminer rapidement le programme, pour laisser quelques semaines pour approfondir des questions grâce à des sujets choisis par les élèves. Ceux-ci exposent leurs conclusions face à leurs pairs qui « jouent le rôle du jury et l’enseignant s’efface pour se mettre en position d’accompagnateur plutôt que de dispensateur du savoir. D’un point de vue méthodologique, l’élève gagne en autonomie et en responsabilité dans différents formats de pédagogie active, étape décisive avant d’entrer dans l’enseignement supérieur. »

Après les épreuves terminales écrites qui se déroulent en mars, il reste donc à la fois à terminer le programme (thèmes 1 et 3) et à préparer le Grand oral. Le traitement de la fin du programme sera nécessairement un peu différent, dans le sens où on laissera plus de place encore à l’oral comme compétence et comme projet. On peut envisager de partager le temps de façon souple, ou plus cadrée (par exemple 4 heures de cours classique et 2 heures de préparation du Grand oral).

Attention toutefois à ne pas considérer que l’enseignement peut être descendant toute l’année si les pédagogies sont actives lors des dernières semaines : elles le sont tout au long du cycle terminal pour construire les capacités des élèves à analyser et interroger, se documenter, travailler de manière autonome et s’exprimer à l’oral.

7/ Qu’est-ce qu’une « bonne » question pour le Grand oral ? Comment délimiter
son champ et son étendue ?

“La question doit engager l’élève dans sa relation au sujet : pourquoi ai-je choisi cette question ? En quoi est-ce pour moi une question vive ? Quelles sont ses implications dans le monde ?” Rapport Delhay.

Le sujet doit être suffisamment ample et problématisé pour permettre une implication réelle du candidat dans le travail de préparation et de recherche, mais d’un périmètre suffisamment restreint pour lui permettre d’en donner une vision claire et accessible à un non spécialiste en seulement cinq minutes. Avant tout, le sujet doit résulter d’un véritable choix de la part de l’élève, qui doit être motivé par sa curiosité intellectuelle.

8/ Quelles sont les compétences langagières attendues dans les trois moments de l’épreuve ?
Le temps 1 : la présentation d’une question, un oral pour restituer et argumenter. “Le candidat explique pourquoi il a choisi de préparer cette question pendant sa formation, puis il la développe et y répond.”

Le temps 2 : l’échange avec le candidat, un oral pour penser et interagir, pour confronter et argumenter. “Le jury interroge ensuite le candidat pour l’amener à préciser et à approfondir sa pensée.”

Le temps 3 : l’échange sur le projet d’orientation, un oral de réflexivité. “Il expose les différentes étapes de la maturation de son projet (rencontres, engagements, stages, mobilité internationale, intérêt pour les enseignements communs, choix de ses spécialités, etc.) et la manière dont il souhaite le mener après le baccalauréat.”
Note de service n° 2020-036 du 11-2-2020

9/ Chacune des questions présentées par les élèves doit-elle uniquement relever des deux enseignements de spécialité ?
“ Au début de l’épreuve, le candidat présente au jury deux questions. Ces questions portent sur les deux enseignements de spécialité soit pris isolément, soit abordés de manière transversale. “ Note de service n° 2020-036 du 11-2-2020
Trois possibilités :
  deux questions reposant chacune sur un enseignement de spécialité différent ;
  une question portant sur un enseignement de spécialité et une autre, transversale, impliquant les deux ;
  deux questions transversales impliquant les deux enseignements de spécialité.

10/ Comment préparer les élèves à la troisième partie de l’épreuve avec l’objectif qu’ils parviennent à articuler leur projet d’orientation et/ou leur projet professionnel avec la question retenue pour les deux premières parties ?
“Le jury mesure la capacité du candidat à conduire et exprimer une réflexion personnelle témoignant de sa curiosité intellectuelle et de son aptitude à exprimer ses motivations.”
Note de service n° 2020-036 du 11-2-2020

Il est possible de travailler ces capacités en proposant aux élèves de formuler les motivations qui les ont conduits à choisir les deux spécialités de terminale et celle non retenue en fin de première. Un travail de groupe peut permettre aux élèves d’approfondir leur argumentation.

Au fil de l’année, en affinant leur projet d’orientation, les lycéens peuvent consigner sur un support les étapes de leur réflexion pour leur permettre le jour de l’épreuve d’exposer les différentes étapes de la maturation de son projet (rencontres, engagements, stages, mobilité internationale, intérêt pour les enseignements communs, choix de ses spécialités, etc.) et la manière dont il souhaite le mener après le baccalauréat.”
Il s’agit donc de multiplier les temps où les élèves sont amenés à faire des choix et à les justifier.

11/ Pourquoi une épreuve finale à l’oral, alors que l’on sait que la pratique de l’oral est discriminante ?
L’aisance à l’oral est effectivement un marqueur social. L’enjeu est donc bien de faire de l’oral un véritable apprentissage pour offrir à tous les élèves l’acquisition de cette compétence.

12/ La question choisie par l’élève peut-elle porter sur le programme de la classe de première ?
Oui, il est précisé que “ces questions [...] sont adossées à tout ou partie du programme du cycle terminal”. Note de service n° 2020-036 du 11-2-2020
Toutefois, il faut garder à l’esprit que les élèves n’ont peut-être pas été amenés l’an dernier en classe de première à réfléchir au choix des questions dans la perspective du Grand oral.
D’ailleurs, les professeurs peuvent faire réfléchir leurs élèves de première à des questions.

13/ Quels sont les points d’appui possibles dans la préparation de cette épreuve ?
Les élèves ont une expérience de l’oral et ont tous déjà été évalués à l’oral dans leur parcours scolaire (épreuve du DNB, en LV, etc.).
Les professeurs d’histoire-géographie mais aussi d’autres disciplines ont aussi développé une expertise (les TPE, LV, oraux de français, sciences, les ateliers Science-Po, etc.).

14/ Pour l’oral, quelles sont les principales techniques à acquérir par les élèves ?
L’oral suppose un engagement corporel : être en capacité de gérer ses émotions, de parler assis ou debout devant les autres, de travailler son regard, sa voix, sa gestuelle, d’avoir conscience de sa respiration, de parler sans note, etc.
https://www.lumni.fr/programme/les-petits-tutos-du-grand-oral

15/ La spécialité HGGSP croise quatre disciplines différentes. La question choisie doit-elle forcément aborder les quatre champs disciplinaires ?
Nombre de questions au programme ne croisent pas les quatre disciplines. Dans ces conditions, il est difficile d’imposer cette contrainte dans le choix de la question, surtout si le choix de la question a été fait en lien avec le projet d’études du candidat. Dans ce cas, le temps d’échange pourra demander l’éclairage des autres disciplines.

16/ Comment éviter que les élèves en HGGSP choisissent leur question uniquement dans les thèmes 1 et 3, c’est-à-dire ceux non évalués à l’écrit ?
Cette mise en œuvre du programme ferait manquer un intérêt majeur de l’épreuve, la maturation dans la durée par l’élève du choix de son sujet, la liberté même de ce choix, la consolidation d’une parole personnelle et instruite sur une question, la capacité à s’engager sur ce choix et à convaincre un tiers de son intérêt.
Il est donc bien nécessaire de prendre le temps en début d’année de présenter l’ensemble des thèmes au programme en dégageant pour chacun les grands enjeux.
Par ailleurs, les compétences langagières sont à travailler tout au long de l’année avec tous les élèves, quelles que soient les questions retenues.

17/ Quel calendrier proposer aux élèves pour choisir un sujet, une question, se donner les moyens d’y répondre ?
De septembre à mars : le professeur prend soin de donner connaissance aux élèves de l’ensemble du programme de terminale, afin qu’ils puissent s’y projeter, et il y fait référence régulièrement. Des temps sont consacrés à un retour sur un support de type carnet, les questions sont précisées, enrichies, triées, éliminées, y compris celles posées l’année précédente. Des liens sont faits avec l’autre enseignement de spécialité le cas échéant.

D’avril à juin : lors de cette dernière phase, les élèves choisissent les questions qu’ils présenteront au jury et préparent les trois temps de l’épreuve. Si le sujet retenu repose sur un travail mené précédemment en enseignement de spécialité, il est repris, approfondi, précisé, de façon à le mettre en perspective dans le cadre de l’ensemble du programme du cycle terminal.